Dans les brouillards de Bretagne,
Y’a pas plus têtu qu’un âne,
On y croit dur comme fer.
En ce beau pays de France,
Depuis ma plus tendre enfance,
On m’a conté son affaire.
Elle courait nue dans la lande,
C’est ce qu’en dit la légende,
Tout’ parfumée de rosée.
Elle ne s’offrait à personne
Mais son chant en moi résonne
Et enchante mes pensées.
Mélusine,
Est-ce une fée ou une femme,
Beauté glacée, tout feu, toute flamme ?
Mélusine,
Tous tes secrets, tous mes fantasmes,
Je te vendrais cent fois mon âme !
Dans les terres armoricaines
Et du temps qu’on s’en souvienne,
Vivait une fille sublime.
Sauvageonne et orpheline,
Mi dragonne et millésime,
On l’appelait Mélusine.
On la chassait comme sorcière,
Elle se cachait des souricières
Et (elle) dormait seule la nuit.
Assumant ses sorts, ses charmes,
Mais ne jouant pas de son charme,
Elle se consumait d’ennui.
Un matin, au bord d’un lac,
L’esprit chagrin, le cœur en vrac,
Nos destins se sont croisés.
Coup de foudre ou de magie,
J’aim’ m’étendre dans son lit
(En) une douce et tendre alchimie